vendredi 17 juin 2016

Ô ma douce, ma mie ! ma belle-sœur ?!!



Il était une fois, dans le Luberon, une famille qui vivait presque paisiblement. Après avoir vendu des armes au duc de Lesdiguières, après avoir quitté Grenoble pour Lourmarin, puis la Bastidonne, puis La Tour-d'Aigues, après avoir abandonné le protestantisme, après avoir… bref, après avoir briser les dernières résistances de votre brave serviteur, cette famille décida de vivre paisiblement… Enfin… presque.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes chez les Lombard de La Tour-d'Aigues. Vivant dans leur bastide du Réal, ils se marient, font des enfants… enfin, c'est un privilège qui est réservé à l'aîné : Salomon fils de Salomon. Il se marie même deux fois. Ses frères, Jacques et Antoine, certainement pour ne pas disperser l'héritage de papa doivent se contenter des plaisirs solitaires. Il restait une fille. Comme les filles, c'est caca, on l'a envoyé à Céreste pour se marier et ciao ma belle, surtout ne prétends plus à l'héritage paternel !

Bref, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Salomon II se marie avec Louise Martin en 1673. Mais il est bien brave Salomon, il marie tous ses enfants, sauf Simon. Lui, il reste célibataire comme tontons Jacques et Antoine.

Mais voilà-t-il pas qu'un jour tonton Antoine se venge !

Un dimanche qu'il est un peu incommodé, Antoine Lombard profite d'un contrat de mariage entre André Lachaud et sa nièce Anne Lombard pour passer un testament. Il faut dire que c'est jour de fête, non ? Un mariage ? De quoi faire un testament !

En fait, il ne s'agit pas d'un mariage, mais simplement du contrat qui se signe… deux ans après le mariage. Il a fallu probablement marier Anne rapidement, elle qui commençait à avoir du ventre…

Bref, Antoine fête le contrat qui se fait en présence de tout le monde sauf de lui. Comme il a la migraine, il demande au notaire de faire son testament.

Il lègue « a Salamon et Jacques Lombardz ses freres et a chascun d'eux trois livres ». Bon, vous l'avez compris, les Lombard sont propriétaires d'une bastide… Autrement dit, c'est comme si moi je léguais à « mon frère X quatre euros pour en jouir comme il voudra. »
On a compris Antoine, tu n'aimes pas trop tes frères. Mais ces trois livres, ce n'est que l'appetizer ! car Antoine Lombard fait plus fort.

« ledit Lombard testateur a fait et nommé son heritiere universelle Louise Martine sa belle sœur femme dudit Salomon son frere »

HEIN ?!!!

Alors, deux hypothèses s'offre à nous :
- Soit Antoine Lombard était amoureux de sa belle-sœur voire avait une relation avec elle,
- Soit il n'était pas amoureux d'elle mais voulait se venger de son frère toujours en vie.

Mon côté romanesque penche pour le premier cas. Cependant qu'il ait eu ou non une relation avec Louise Martin, par ce testament, il sèmera le doute jusqu'à aujourd'hui.

Quelle vengeance ! qu'elle haine il devait avoir pour ses frères et surtout pour Salomon pour ainsi ne presque rien lui léguer et, en plus, passer outre les legs classiques à ceux de son sang pour léguer à sa belle-sœur tous ses biens. Quelle zizanie ce testament, une fois ouvert, dut semer dans la famille Lombard !

jeudi 16 juin 2016

Le jargon des généalogistes



« Oui, mon chéri, je suis overbooké, tu vois pas que je gère les implexes de mes sosas !
— Hein ?
— Bah oui, sinon je peux pas exporter mon Gedcom l'esprit tranquille. D'ailleurs j'hésite, ANSI ou autre ?
— Hein ?
— Mince j'ai perdu la transcrip' du CM de Tatie Ursule !
— Hein ?
— Quoi ?
— Je comprends rien à ce que tu racontes !
— Ahah !!! LOSER !!!! »

Oui, car le généalogiste a son jargon, vous l'aurez remarqué. Il en use et abuse. Ca lui permet, sur un salon de généalogie, de se faire mousser face aux newbies. « Mon petit, mon brave, ma chouquette, un jour tu comprendras. »

Mais rassurez-vous, généalogistes vexés par cette révélation, tout le monde a son jargon. J'avais jadis parlé du généalogiste 2.0 avec prise USB fournie dans le pack. Et toute profession a son jargon, tout loisir a son jargon. Regardez les fans de foot ! « Tu veux une Kro' avant le pénalty de l'ailier droit ? »

Bref, le jargon est inhérent à notre passion. Cependant, comme la Kro' un soir d'Euro, il ne faut pas en abuser.

Il faut accueillir les petits nouveaux les bras ouverts ! Il faut leur apprendre les mots compliqués qu'ils pourront utiliser pour briller en société.
« Ah ! ah ! Votre blague était fa-meu-se, Bernard !
— Mais non, Nadine ! Je disais juste que la petite comtesse de X a eu un grand prématuré trois mois après son mariage. Ca ne m'étonne d'ailleurs guère, elle a tellement d'implexes qu'en lieu et place d'un arbre généalogique elle a un bonsaï. Avec toute cette consanguinité, étonnez-vous que le père de son enfant soit notoirement impuissant…
— Oh ! oh ! oh ! »

Hum…
Bref…
Donc je disais qu'il faut leur apprendre le jargon, lentement, mais sûrement et ne pas commencer avec des phrases incompréhensibles dans les forums.
« Bonjour, j'aimerais mettre mon arbre en ligne, je sais pas comment faire
— Y a rien de plus facile avec Geneanet Upload. Tu downloades le software sur ton ordi, puis tu le lances à partir de ton desk et là tu uploades ton gedcom après avoir indiqué ton pseudo et password. Rien de plus facile ! »

Aidons les petits oiseaux à s'envoler de leur nid. Ne les traumatisons pas !

mercredi 15 juin 2016

Transcrire ses actes ?



C'est une question qui taraude votre brave serviteur. Faut-il transcrire et/ou traduire les actes de nos aïeux ? Si oui, quelles règles suivre ?

Pas de suspense, je réponds par oui, il faut, dans l'idéal, transcrire les actes. Et même traduire les actes en latin, néerlandais ou klingon que vous avez.

Mais pourquoi ?

Pour plusieurs raisons. La première est que votre copie d'écran sera souvent de moins bonne qualité que le zoom possible sur le site des AD. Transcrire l'acte à ce moment-là permet d'éviter certains hésitations. Ensuite parce que la transcription entraîne à la paléographie. Vous habituerez ainsi votre œil, vous l'exercerez à la lecture des actes anciens.
En paléographie, il n'y a pas de solution miracle : seul l'entraînement fournit un réel apprentissage. Hormis quelques abréviations et notes tironiennes à connaître, le reste n'est qu'entraînement.

Oui, mais moi, môssieur, j'ai beaucoup d'actes notariés !
Mais je n'en doute pas, ma bonne dame. Je vous conseille de les transcrire dans la mesure du possible ou du moins d'en extraire la substantielle moelle. Car toute information est bonne à prendre.

Cependant, il serait illusoire de vouloir tout transcrire. Nos ancêtres ont laissé beaucoup d'actes, surtout certains, n'est-ce pas Salomon « comment ça, vous êtes protestant ? » Lombard ? Alors, que faire ?
Prendre son temps. En généalogie, on est toujours pressé de remonter dans le temps, de trouver pleins de cousins, toussa toussa. Mais il faut prendre son temps, transcrire de temps à autre un acte que l'on a et inclure la transcription dans la fiche de notre aïeul.

Mais, quelles règles suivre ?
Aux XVIIIe, XIXe et XXe, on met tous les accents. Au XVIIe on ne met les accents que lorsque l'on a -é ou -ée -és et au XVIe seulement à la fin du mot.
Ainsi le mot père s'écrit pere aux XVIIe et XVIe.
Ensuite, on ne corrige pas les fautes d'orthographe, jamais.
Enfin, on transcrit les notes tironiennes et abréviations. Par exemple "sr" devient "sieur" "ledt" devient "ledit" ou "ledict" suivant l'époque, etc. Inutile de mettre les lettres ajoutées entre parenthèses.
Quand un mot est barré, on note entre crochets : [biffé : ici le(s) mot(s) barrés]. Si c'est illisible, il faut écrire [biffé : illisible]. Quand un renvoi est fait, même méthode. A l'endroit du renvoi, noter [renvoi : ici le texte du renvoi].

La transcription est utile pour bien comprendre l'acte avant d'en extraire les informations, de sorte à ne rien manquer. Quand votre corpus est immense, pensez alors à faire des fiches avec un résumé de l'acte et transcrivez certaines parties. Bref, chacun procèdera comme il le souhaite, mais une chose est à faire, lire attentivement l'acte.

dimanche 12 juin 2016

Tables de mariages : Les nouveautés #1



Chers lecteurs, vous le savez depuis hier (et peut-être même depuis plus longtemps), mais des bénévoles s'acharnent à dépouiller les tables de mariages du XIXe siècle afin de faciliter le travail des généalogistes.

J'essaierai de vous tenir au courant, le plus régulièrement possible, des avancées du projet pour la Provence, en tant que coordinateur de la région.

Vous devez vous demander quels relevés ont été mis en ligne ces derniers jours ? Eh bien, beaucoup ! En effet, j'ai mis en ligne mes relevés de mariage du XIXe. Et ce, dans trois départements provençaux : les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse.

Dans les Alpes-Maritimes ont été mises en ligne les tables de mariages dépouillées de :
- Antibes de 1802 à 1902 (4'308 mariages)
- Beuil de 1814 à 1922 (475 mariages filiatifs !)
- Grasse de 1792 à 1852 (4'765 mariages)
- Mouans-Sartoux de 1802 à 1902 (687 mariages)
- Mougins de 1802 à 1902 (1'307 mariages)
- Péone de 1814 à 1928 (487 mariages filiatifs !)
- Valbonne de 1802 à 1902 (886 mariages)
- Vallauris de 1802 à 1902 (2'282 mariages)
- Vence de 1802 à 1902 (2'019 mariages)

Dans les Bouches-du-Rhône les tables de mariages dépouillées de :
- Aix-en-Provence de 1802 à 1812 (1'560 mariages)
- Martigues de 1792 à 1802 (586 mariages)

Dans le Vaucluse :
- La Bastide-des-Jourdans de 1802 à 1892 (527 mariages)
- La Bastidonne de 1802 à 1892 (201 mariages)
- Beaumont-de-Pertuis de 1802 à 1892 (704 mariages)
- Grambois de 1802 à 1892 (570 mariages)
- Mirabeau de 1802 à 1892 (455 mariages)
- Pertuis de 1802 à 1892 (3'353 mariages)
- La Tour-d'Aigues de 1792 à 1892 (1'919 mariages)

Soit un total de 27'091 actes de mariages déposés ces derniers jours dans le cadre du projet Tables de Mariages. Je compte sur vous pour faire que ce total ne soit rien du tout, pas impressionnant pour un sou, car, je le sais (enfin… je l'espère), vous serez nombreux à participer et à dépouiller !

Alors, ou en est le projet pour la Provence ?

76 communes ont des dépouillements effectués soit un total de 7.90%, c'est peu mais c'est déjà bien. Soyons fous, lançons un objectif : Atteignons le chiffre de 10% pour la fin de l'année (il est fou le Thomas ! il est fou !)
Oh, mais c'est faisable, surtout si vous êtes nombreux à participer, ce serait même facile si chaque provençal qui crie à la généalogie libre participait.

Et actuellement, sur quoi travaille-t-on ?
Des bénévoles travaillent depuis un moment sur certaines communes (cf. le Wiki du projet) et nous venons d'être rejoint par Briqueloup, la blogueuse ! Elle a, en effet, proposé de participer et de dépouiller Saint-Julien et Saint-Tropez, deux communes varoises pour ce département qui manque désespérément de bénévoles. Du coup, votre serviteur s'est mis à travailler sur Rians pour aider un peu ; mais je n'oublie pas les Alpes-Maritimes ! J'entre actuellement sur Excel mes dépouillements de mariages de Saint-Sauveur-sur-Tinée et pour le prochain récapitulatif, vous aurez peut-être aussi Rimplas. Je travaille aussi sur Guillaumes (06) et sur la lettre C de la table des mariages 1802-1812 de Marseille. Si vous voulez travailler sur la cité phocéenne, vous êtes les bienvenus, j'aurais bien besoin d'aide. Vous pouvez ne faire qu'une lettre si vous le souhaitez, vous n'êtes pas obligés de dépouiller toute une table ! 

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